dimanche 17 octobre 2010

Where is Rémi 2.6 - La petite famille

English follows,


Ben voyons, c'est pas si grave si je suis juste 60 jours en retard dans mes messages sur mon blog, arrêtez de vous en faire, j'ai une mémoire de feu! :P J'ai reçu plusieurs commentaires me rappelant que mes messages sont vraiment très en retard. Me suis fait remettre à ma place, je me le ferai pas dire deux fois :P
D'ailleurs coment je fais pour me rappeler qui, quoi, où, quand? Je prends des notes! Tel un Sherlock Holmes des temps moderne, je tapote mon iPod à la vitesse de l'éclair pour ne pas oublié un truc drôle/intéressant. Mais la vérité est que, la vie c'est pas juste une suite ininterrompue d'événements drôles et intéressants, yen a des plates, des tristes, des pas mûres... Donc en vitesse grand V, voici mes deux derniers mois passé au Danemark. J'ai laissé tomber les détails à propos de mes cours, de mes soirées étudiantes, des bars à micro ouverts, des café jazz, des BBQ à la plage, etc... La vie normale quoi! À quelques détails près...



Partie III - La vie "normale"

Le jour de mon retour (et déménagement), c’était le 10 avril, le jour de mon anniversaire. Pour mieux célébrer, j'ai pu utiliser la voiture de mon nouveau colocataire! Le déménagement as été beaucoup plus facile et, pour bien terminer la journée, j’ai même eu droit à un repas 3 services Québéco-Franco-Polonais. Ma vie avec Guillaume (de Lyon) et Piotr & Anna (couple Pologne) a été 1000x plus vivante et animé. La maison n’ayant pas de micro-ondes, de congélateur ou de machine à laver/sécheuse, j’ai appris à vivre sans, à laver mes trucs aux résidences de l’école où je passais la plus part de mon temps de toute façon à jouer au frisbee, étudier, écouter de la musique, cuisiner avec les italiens, les espagnols, américains, australiens de la place …

À Lyngby, là où j'habite, le ciel est bien visible. Pas autant qu'à Tignish sur l’Île du Prince-Édouard, mais suffisamment pour me distraire quand je revenais tard de Copenhague à vélo ou en train. Un jour d’avril, à mon retour, j’ai décidé de prendre mon sac de couchage et de dormir dehors sur le toît du petit cabanon dans ma cours. À mon réveil, j’ai tenté de rentrer subtilement à l’intérieur mais Guillaume m’a vu et ne semblait pas du tout surpris. Par après, j’ai appris qu’Anne avait été étonnée (presque apeurée) de voir quelqu’un dormir sur le toît du cabanon et avait averti Guillaume de ma drôle d’idée. Je crois qu’ils ont gardé cette impression d'aventurier loufoque depuis.

D'ailleurs, la communauté Française à DTU était plutôt importante le printemps de mon échange et j’ai fini par rencontrer beaucoup d’entre eux. Notre bel accent québécois les fait toujours bien rire. Un jour Guillaume racontait l’idée absurde que sont colocataire québécois avait eu de dormir dehors en Avril, l’autre avait répondu simplement : « Ah ! Ce serait par Rémi par hasard ? »


Après une session bien remplie de frisbee, BBQ, et autres, j'ai finalement vendu mon 4e et dernier vélo (celui avec lequel j’ai été jusqu’au parc national suédois, près de Mölle) deux semaines avant mon départ du Danemark et je me trouvais sans vélo pour la première fois en pays scandinave.

Mais rassurez-vous, ce fut de courte durée, bien sûr.

Comme je l’ai déjà mentionnée, les vélos, ça pleut et ça se pêche même ici (référence à la quantité phénoménale de vélo qu'on trouve chaque année dans le canal de Copenhague). La popularité du vélo s'explique facilement: au Danemark, il faut payer des taxes à l'achat d'une voiture équivalentes à 150% de la valeur de l'achat. De plus, les cours de conduite coûte 5000$CAN. Bref, c'est pas de la petit bière!

Pour résoudre mon problème de déplacement, j'ai utilisé les moyens du bord: les locataires précédant de la maison étudiante où je vivais avais pris avantage de cette abondance et avais accumulé une dizaine de vélo dans la cour arrière. La plupart avaient les pneus dégonflés, la chaîne rongée par la rouille ou encore la mécanique enrouée. C’était beau à voir, comme une petit famille de vélo. Je leur ai même inventé une petite histoire: il y a les jeunots, aux pneus dégonflé et sans expérience; les batailleurs au cadre tordu et aux dents manquantes (sur les engrenages bien sûr) et il y a les vétérans, ceux qui en ont vu, qui ont fait la guerre du Vietnam et qui sont revenus avec les roues crochies, le guidon mal enligné, des garde-boue manquants, couvert de rouille de la chaîne aux freins. Je me suis donc permis de prendre un beau vélo vétéran bleu ciel avec la chaîne orange, prête à rompre à tout instant. Mais il a tenu bon, le temps d’une semaine. Puis je suis parti, laissant la famille derrière. La grande famille. Celle des vélos, mais surtout celle des amis.

À mon départ du Danemark, je n’étais pas triste, ce n’est pas mon genre d’être spontanément émotif, je suis plutôt « souvenirement » émotif. Je savais bien que quelques temps après, je repenserais à cette aventure avec un pincement au cœur. De la même façon que je m’ennuie des courses sur le Mont-Royal, du levé de soleil aux pratiques matinales de Frisbee à McGill, du patin sur le lac aux castors, du vélo sur le canal Lachine, du ski de fond dans les îles de Berthier avec mes chums, du camping sur le mont Washington, du vieux port de Montréal en hiver…

Souvenirs danois dans mon baluchon, je recommence à zéro en Suisse.

Hum, pas exactement à zéro; je dirais plutôt à 3.0...


Plus d'aventures à venir...


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J'ai reçu quelques réponses à mes énigmes. Voici celle que je préfère, qui vient de mon Papa:


Pour résoudre ces énigmes, on doit les attaquer en même temps.


Étape A) je relève l’interrupteur #1 de la première énigme


Étape B) je passe à la deuxième énigme et je place trois billes sur chaque plateau de la balance.


Etape B1) si les plateaux sont égaux je passe à l’étape C avec les trois billes non comparées, si la balance penche d’un côté, je passe à l’étape C avec les trois billes ‘’plus lourdes’’


Étape C) je place deux des trois billes sur les plateaux (une bille sur chaque), si les plateaux sont en équilibre la troisième bille est la plus lourde. (je quitte les lieux pour ne pas être blessé par l’autodestruction de la balance)


Étape D) je retourne à la première énigme et j’abaisse l’interrupteur #1, puis je relève l’interrupteur #2. J’entre dans la pièce, si la lumière est allumé c’est l’interrupteur #2, si la lumière est éteinte, je la touche, si elle chaude, c’est l’interrupteur #1, si non c’est le #3.



Énigme 3 :

Un roi égyptien possède 51 chameaux. À sa mort, il lègue la moitié à son premier fils, le tiers au deuxième et le neuvième au dernier. Les trois fils ne savent pas comment se séparer équitablement les chameaux. Vient alors 7 troubadours à dos de chameaux et ils annoncent aux princes qu’ils peuvent régler leur problème. Comment font-t-ils ?

Énigme 4 : Un banquier sait qu’un de ses 10 sacs de 10 pièces d’or qu’il possède est rempli de fausses pièces d’or. Une pièce falsifiée est exactement 5 milligramme plus léger qu’une pièce normale et toutes les autres pièces pèsent exactement 11 grammes. À l’aide d’une seule pesée sur une balance à cadran très précise, le banquier trouve le sac de fausses pièces d’or. Comment fait-il ?




Ça c'est à quoi je ressemblais quand j'ai déménagé la première fois avec mon sac...

This is what I looked like, kinda, when I was moving out the first time with my backpack.


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English Version



C'mon, it's not so bad if I'm just 60 days behind in my posts on my blog, don't worry about it, I have a memory of fire! : P

I have received several comments reminding me that my messages are really late, you won't tell me twice ;)

Besides, how do I remember the whos, whats, wheres, whens? I take notes! Like a modern Sherlock Holmes, I tap my iPod at lightning speed in order not to forget anything funny / interesting. But the truth is that life is not just a continuous series of funny and interesting events, sometimes it's boring or sad, some other times it's randomly or genuinely fun... So in high gear, here are my two months spent in Denmark. I dropped the details about my classes, my students parties, open mic bars, jazz cafe, BBQ at the beach, etc. ... The normal life what! Or almost...




Part III - The "normal" life


The day of my return (and moving out) was April 10, the day of my birthday. To cheer things up, I used the car of my new roommate to move-in! At the end of the day, I even had a Quebec-French-Polish 3-course meal. My life with Guillaume (Lyon) and Piotr & Anna (couple Poland) was 1000x more lively and animated. Without a microwave, freezer and washing machine / dryer at the house, I've learned to live without, washing my stuff to the residences of the school where I spent most of my time anyway to play Frisbee, study, listen to music, cook with the Italian, Spanish, American, Australian there ...


In Lyngby, where I live, the sky is clearly visible. Not as much as Tignish on Prince Edward Island, but enough to distract me when I returned late at night in Copenhagen by bike or train. One April day, when I returned, I decided to take my sleeping bag and sleep outside on the roof of the small shed in my backyard. When I woke up, I tried to subtly go inside but Guillaume saw me and did not seem at all surprised. Later, I learned that Anne had been shocked (almost frightened) to see someone sleeping on the roof of the shed and had warned Guillaume of my weird idea. I think they have kept that image of me as an weirdly adventurous guy since.

Also, the French community was more important to DTU in the spring of my exchange and I ended up meeting many of them. Our beautiful Quebecois accent always makes them laugh. One day William told the absurd idea his Québec roommates had of sleeping outside in April; the other had then simply replied: "Ah! Is your housemate Rémi by any chance?"


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After a busy session of frisbee, BBQ, and others, I finally sold my 4th and last bike (the one I have ridden to the Swedish National Park, near Mölle) two weeks before my departure from Denmark and I found myself without a bike for the first time in Scandinavian countries.


But be reassured, this was short lived, of course.


As I already mentioned, bikes are raining. The popularity of bikes is easily explained: in Denmark, one must pay taxes on the purchase of a car equivalent to 150% of the value of the car. In addition, driving lessons cost $ 5000 CDN. In short, this is no little investment!


To solve my problem of traveling, I took advantage of what the previous students had done during their stay: they had accumulated a dozen bikes from the street in the backyard. Most had their tires deflated, the chain rusting or the mechanics hoarse. It was beautiful to see, just like a small shelter for orphan bikes. I even invented for them a little story: there are youngsters, tires deflated and inexperienced; the fighters with the frame twisted and missing teeth (talking of the gears, of course) and there are veterans who have fought, did the Vietnam War and returned with crooked wheels, handlebars misaligned, missing fenders, covered with rust chain brakes. I am allowed to take a nice blue-sky veteran bike with the chain orange from rust, ready to break at any moment. But he held on, the little time I needed it.

Then I left, leaving the shelter behind. The big shelter. The bike's, but also the one I had built with new friends.


When I left Denmark, I was not sad, it's not usually how I react, "spontaneously emotional", I am rather "memories" emotional. I knew that some time later, I'll look back on this adventure with a twinge in my heart. In the same way, I miss the runs on Mont-Royal, sunrises at early morning McGill Frisbee practices, skating on Beaver Lake, cycling on the Lachine Canal, cross country skiing in Berthier Islands with my buddies, camping on Mount Washington, the Old Port of Montreal in winter ...


Danish memories in my backpack, I am rezeroing in Switzerland.

Um, not exactly zero in fact, rather 3.0...


New adventures to come...



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I received some answers to my puzzles. Here's the one I prefer, which comes from my Dad:


To solve these riddles, we must tackle them at the same time.


Step A) I turn on the switch # 1 of the first riddle


Step B) I turn to the second riddle and I put three balls on each side of the balance.


Step B1) if the plates are equal I go to step C with the three balls not compared, otherwise I proceeded to step C with the three heavier balls


Step C) I put two of the three balls on each plate, if the plates are balanced the third ball is the heaviest. (I leave the scene to avoid being injured by the destruction of the balance)


Step D) I return to the first riddle and I turn OFF the switch # 1, then I turn ON the switch # 2. I enter the room if the light is turned on, switch # 2 is the right one, if the light is off, I touch it; if hot, it's switch # 1, otherwise it is the third.


Riddle 3:

An Egyptian king has 51 camels. At his death he gives one half to his first son, the third to the second and the ninth to the third. The three sons don't know how to equitably split the entire camels among them. Then comes seven troubadours on camels and they announce the princes that they can resolve their problem. How do they do?


Riddle 4: A banker knows that one of his 10 bags of 10 pieces of gold he has in front of him is filled with fake gold coins. A counterfeit coin is exactly 5 mg lighter than a normal room and all the other pieces weigh exactly 11 grams. Using a precise scale and by using it only once, the banker finds the bag of gold coins. How does he do?


lundi 16 août 2010

Where-is-Rémi 2.5 - Helsinki sur le pouce

English follows



Après 2 mois en Suisse, je crois qu’il est maintenant temps de clore le chapitre Danois, non? Avec du recul, je réalise que mon séjour dans les pays scandinaves a été en fait divisé trois parties: Avant, pendant et après mon voyage de 15 jours à travers l’Europe durant « ma semaine » de relâche. Deux expériences très différente, avec un court périple nord-Européen comme point de coupe entre les deux.



Partie I - Le déménagement


Si on revient un peu dans le temps, vous vous rappellerez peut-être que j’ai réussi à trouver un logis dans une maison danoise in extremisquelques jours après être arrivé au Danemark. La maison, propre, pas très loin de l’école et bien équipé, était sans chaleur et peu accueillante. Une chambre, une toilette, une cuisine avec micro-onde, mini-poêle, laveuse-sécheuse inclus, solitude en sus.

Vivre seul n’a pas été à la hauteur de mes attentes pour mon séjour à l’étranger, donc après 1 mois de recherche d’un logement, j’ai trouvé le rêve : une maison étudiante à distance de marche de la station de train, oh yeah!




Fin mars, tout était réglé, je déménageais. Peace out !



Petit hic : j’ai ma vie à trimbaler avec moi et un vélo comme moyen de transport (2 vélos en fait, mon locataire croyait sûrement que j’étais un revendeur et me lançait des regards suspects).

Petit hic 2 : je quittais mon logis danois avant la fin du mois pour partir en voyage et n’emménageais qu’au début Avril, à mon retour. Je ne vais certainement pas trottiner à travers l’Europe avec ma vie sur mon dos, non!


J'ai vite trouvé une solution, simple en théorie, ridicule en pratique : un premier déménagement chez l’ami avec qui je pars voyager, un trip de 15 jours, puis un deuxième déménagement au retour. Le tout à vélo avec une boîte de carton bien remplie et un sac à dos de 80L +10L plein à craquer. Vous auriez dû voir les yeux ébahi des passants alors que je pédalais dans la rue, avec mon sac à dos m’empêchant de relever la tête pour regarder de l’avant !

Illustration :




Illustration: Rémi Dion - 2010



Partie II - Trottiner en train

Mon voyage de 2 semaines s’est déroulé relativement calmement. Voyager avec différentes personnes imposent différents styles de voyage. Donc on a évité couchsurfing, si ce n’est pour les quelques amis en Allemagne et à Amsterdam; en plus, il y avait un plan, une sorte d’itinéraire flexible, ce qui faisait que les histoires abracadabrantes inédites nous ont été épargnées (Dommage :P). Apres 12 jours de déplacement, on est épuisé par la marche, le peu de sommeil, les rencontres, les sorites; mon ami décide de prendre les 3 derniers jours tranquillement autour de Copenhague. De mon côté, ayant rencontré un couple mexicain sur notre train de nuit de 14 heures (Amsterdam – Copenhague), je décide de me joindre à eux vers Stockholm. Une seule journée en leur compagnie m'a remis en pleine forme pour voyager plus encore. À la fin de notre visite de l’impressionnant Stockholm, j’ai le choix de m’aventurer plus loin pour deux jours ou revenir. Tous les trois regardons alors les destinations possibles où je pourrais aller dans mon petit guide "Eurail", eux deux ayant déjà leur itinéraire bien planifié. Étant donnée l’heure, ma meilleure option est de tenter d’attraper le Ferri en direction d’Helsinki.



Et hop là, le début des abracadabranteries!


Donc voici le plan pas du tout à toute épreuve élaboré sur une serviette de table :

1) Me rendre à la station de train et demander comment me rendre au ferri

2) Me rendre au Ferri

3) Helsinki un jour (+1 jour)

4) Retour à Stockholm (+ 1 jour)

5) Retour à Copenhague



Facile !



1er pépin : Je dois prendre le métro pour me rendre au Ferri, et le bateau part dans moins d’une heure.

2e pépin : la ligne de métro que je dois prendre est en panne je dois prendre une autre ligne ET un bus.

3e pépin : Je ne comprends pas le suédois et perd mon temps à prendre un simple billet de métro.

4e pépin : Je suis confiné dans un autobus plein à craquer qui va arriver près du Ferri 10 minutes avant le départ.

5e pépin : Je n’ai pas encore acheté mon billet de ferri

6e pépin : À l’arrêt d’autobus, je ne vois toujours pas de bateau, je cours et fini par voir un immense bateau, il ne reste que 7 minutes

7e pépin : Une vielle station de train barbelée me sépare du bateau, je n’ai pas le temps de faire le tour, je travers donc les barbelées, les 4-5 voies ferrées, puis encore les barbelées, plus que 5 minutes.

8e pépin : L’entrée est à gauche ou à droite ? Ma tite vache à mal aux pattes… À gauche mettons ? Il reste 3 minutes.

9e pépin : Arrivé au comptoir, le hall est bondé, ça sent la bière, ça crie. Il reste une minute. « Can I buy tickets for Helsinki, please ?” La caissière me répond: “For this ferri? This is a party boat, it goes to Helsinki, but does not land. It is for a 2-day Rock music party.

C’est pas vrai, j’ai fait toute cette course pour rien?

Tout en reprenant mon soufflé et en absorbent ce que la dame au contour vient de me dire, je regarde autour et constate, finalement, ce qui m’avait échappé à mon arrivée en panique : les gens s’aggloméraient maintenant à la porte d’embarquement du bateau, laissant derrière un champ de bataille : bouteilles de bière vide et nourriture partout sur le sol. Près de 200 personnes, à la barbe longue ou aux cheveux descendant jusqu’à la taille, portant veste en cuir avec tête de mort, tattoos et piercings à profusion.


ok. Ok. OK. OKAY! J'ai compris, je vais pas à Helsinki, j'ai perdu, j'arrête!


À 8 reprises j’aurais pu abandonner et faire demi-tours, plus d’une fois j’aurais pu prendre le mauvais chemin et me perdre, et dès le départ, le temps jouait contre moi. Helsinki était un pari, mais le timing n’y était pas ; mauvais dés du hasard

C’était peut-être perdu d’avance, j’étais naïf.

Je préfère penser qu'en essayant, on finit par y arriver. À renoncer sans tenter le coup, on risque rien et on a rien. "You don’t try, you don’t get."


Au retour dans le train de nuit vers Copenhague ce soir là, je savais que cette aventure serait mon souvenir le plus clair de ce voyage de 15 jours que j’ai fait en Europe. Vive les abracadabranteries!



Note: Partie III (dernièrs jours au DNK) dans le prochain envoie.

-- Le département HR du groupe "Where-is-Rémi" a pensé inclure une section sudoku, mot croisé et horoscope. À la place, pour égailler vos journées et vous encourager à m’écrire, j’ai pensé commencer à poser une ou deux énigmes par envoie. Bonne chan! --


Énigme 1 : Dans une pièce close se trouve une lampe incandescente. A l’extérieur de la pièce se trouve trois interrupteurs (ON/OFF), un seul d’entre eux permettant d’illuminer la lampe. Vous vous trouvez à l’extérieur de la pièce et devez déterminer quel interrupteur est le bon. Vous ne pouvez entrer dans la pièce qu’une seule fois. Comment vous y prenez-vous ?

Énigme 2 : Vous avez neuf billes, l’une d’entre elles étant un tantinet plus lourd. Vous ne pouvez pas peser les billes mais vous avez droit à une balance pour trouver la bille plus lourde. Le hic c’est que la balance sort tout droit de mission impossible et après deux utilisations, elle s’autodétruit. Comment ferez-vous pour trouver le bille fautive ?


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After two months in Switzerland, I think it is now time to close the Denmark chapter. Looking back, we see little that my stay in the Scandinavian countries have been divided into two very different experiences. My 15 day journey across Europe during "my week" of spring break has been the pivot point between the two.

Part I - Moving Out

Going back a little in time, you may recall that I managed to find a home in a Danish house in extremis few days after arriving in Denmark. The house, clean, not very far from the school and well equipped, was not warm nor welcoming. One bedroom, one bathroom, a kitchen with microwave, mini stove, washer, dryer and solitude included.

Living alone was not what I had in mind for my stay abroad. It did not take one month of house hunting that I found the dream: a student house within walking distance of the train station. In late March, everything was settled, I moved.



Peace out!



Small snag: I have my life to carry around with me and a bicycle as a means of transportation (2 bikes in fact, my tenant probably thought I was a dealer and gave my weird looks).

Second small snag: I have to leave my house before the end of March, then go for a trip and finally move again in early April, when I return... I will NOT carry all my stuff around Europe on my back, nope!

The solutionI found was quite simple in theory, ridiculous in practice: first, I move from the friend with whom I travel, then tour for 15 days, and then move again. The whole bike with a cardboard box full and a 80L + 10L backpack packed. You should have seen the stunned eyes of passersby as I pedaled down the street with my backpack, which was also preventing me from raising my head to look ahead! (See the illustration above, in the french text). Quite fun though, for sure.

Part II - Train trotter

My trip took two weeks and was relatively quietly. Different people, different travelling styles. This means that I did not couchsurf, except for a few friends in Germany and Amsterdam. Also, we had a plan, a kind of flexible itinerary, which saved us from the crazy tales that we like so much. After 12 days of travel, we were exhausted from walking, the little sleep, the encounters and outings, so my friend decided to take his three last days quietly around Copenhagen. Having met a Mexican couple on our 14-hour night train (Amsterdam - Copenhagen), I decided to join them to Stockholm. At the end of day visiting impressive Stockholm, I had to choose to either venture further for two days or return. All three of us looked at the possible destinations where I could explore, the two of them having already planned their route in advance. Given the time, my best option was to try to catch the Ferri to Helsinki. And back we are for some crazyness...

So here's the NOT failproof plan drawn on a napkin:

1) I go to the train station and ask how to get to the ferri

2) I go to Ferri

3) Helsinki one day (+ 1 day)

4) Back to Stockholm (+ 1 day)

5) Return to Copenhagen



Easy Peasy!



First bug: I take the subway to get to Ferri, and the ship departs in less than an hour.

2nd bug: subway line that I have to take is down; I have to take another line AND a bus.

Third bug: I do not understand Swedish and I wast my time to take a single metro ticket.

Fourth bug: I am trapped in a packed bus which will arrive near the Ferri 10 minutes before departure.

5th bug: I have not bought my ticket ferri yet

6th bug: At the bus stop, I still do not see the boat, I run and ended up seeing it finally, only 7 minutes left

7th bug: An old train station with barbed wire separates me from the boat, I do not have time to run aroun; I go over the barbed fence and run across 4-5 railways. 5 minutes left

8th bug: I get to a fork, left or right? Eeny, meeny, miny, moe ... Left! 3 minutes.

9th bug: Running in the lobby, which is crowded and smells like beer, I don't bother. There is only one minute left: "Can I buy tickets for Helsinki, please?" The cashier replies, "For this ferri? This is a party boat, it goes to Helsinki, but does not land. It is for a 2-day rock music party. "

Wait, what? I did all this crazy race for nothing?

Catching up my breath and absorbing what the lady at the counter just told me, I look around and see, finally, what I hadn't notice in my panicked arrival: as the people gather at the door to board the boat, I notice the battlefield left behind: empty beer bottles and food all over the floor. Nearly 200 people, bearded or down-to-the-waist haired, with leather jacket, skulls, tattoos and piercings galore.


ok. OK OK. OKAY! I'm not going to Helsinki, I lost, I Quit!


At 8 times I could have left and make a U-turns, more than once I have taken the wrong path and got lost, and from the begining, time was against me. Helsinki was a gamble, but the timing was not there, no luck!

Perhaps it was lost from the beginning, I was naive.

I prefer to think that by trying, we eventually succeed. To give up without a try, you risk nothing but get nothing.


Back on the night train to Copenhagen that evening, I knew that this adventure will be the thing I remember the most clearly when thinking back of this 15 days tour on spring break...


Note: Part III will come on the next post.



- The HR department of the group "Where-is-Remi" thought to include a section sudoku, crossword and horoscope. Instead, to cheer up your day and encourage you to write to me, I thought to start putting one or two riddles per post. Good Luck! -


Puzzle 1: In a closed room there is an incandescent lamp. Outside the room are three switches (ON / OFF), only one of them illuminates the lamp. You are outside the room and must determine which switch is good. You can enter the room once. How you do you?

Puzzle 2: You have nine marbles, one of them being a tad heavier. You can not weigh the ball but you are given a balance to find the heavier ball. The problem is that the balance is straight out of Mission Impossible and after the two uses, it destroys itself. How will you find the odd marble?


jeudi 22 juillet 2010

Où est Rémi 2.4 - L'expert du frette

Bon, dans mon dernier envoie, j’ai parlé de long en large de la raison pourquoi j’écris. C’est bien, mais ça aucun rapport avec l’Europe, alors de retour à nos moutons !

Parenthèse : On m’a demandé « Pourquoi aimes-tu être lu ? ». Réponse : C’est pas tant être lu que de garder contact avec mes amis à Montréal. C’est comme mettre des photos sur Facebook. Pourquoi les gens mettent des photos sur Facebook ? Pour dire à tout le monde : « J’étais là, j’ai fait ça. »

Dans les livres d’école distribué à travers le monde, on peut lire qu’au Canada, il y a de la forêt partout, qu’il y a des autochtones, que le Québec veux se séparer et qu’en moyenne, il fait -6˚C. Y a de quoi être surpris. Partout, le monde "non-canadien" m'a toujours dit qu'il fait froid au Canada, alors je l'ai cru. En me fiant à ça et à la température du Québec je me disais: "Oh, il fait pas mal chaud ailleurs qu'au Québec! il doit faire 30 degré en été et quelque chose comme -5C en hiver (parce que -5 c'est un beau chiffre). Mais en fait, personne ne sait vraiment dans quelle température les Canadiens vivent parce que les livres d'école ne précisent pas que la partie habité du Canada est pas mal agréable.

La réalité c'est qu'on a la réputation à l'étranger de tout savoir ce qu'il y a à savoir sur le froid, la neige, la glace et l'hiver. Dans le monde, le Canayen joue au hockey, vit dans des conditions hivernales interminables et extrêmes. Il n'a jamais froid et a des drôle d'animaux sur sa monnaie parce que le Canada, c'est sauvage. Un jour que je marchais près de lac gelé avec des amis, l’un d’eux demande si le lac est suffisamment gelé pour marcher dessus. Automatiquement, tous les regards se sont tournés vers moi, attendant une réponse. C’était un réflexe.

Le Québec, spécifiquement, fait aussi jaser! À voyager à travers le Canada et aux États-Unis, on se fait souvent demander: "Bon alors qu'est-ce qui se passe avec le Québec qui veut se séparer?". Eh bien en Europe aussi ça suscite l'intérêt. Là aussi, je me disais « Si le monde est si intéressé, c’est que le Québec est un cas spécial, une bande de marginaux qui vivent dans un pays qui sonne différent. Mais c’est pas vrai. Le petit Québec n’est pas un cas isolé.

Après des décennies de discussion sur la langue, c’est un sujet qui ne s’épuise pas. Le journal « Le Devoir » a un article sur la langue française au Québec à toutes les semaines. Tout d’abord avec une intense comparaison avec la Belgique et son nouveau parti politique au pouvoir qui semble s’enligner vers une séparation graduelle des Flamands et Français. Puis le G20, maintenant relié à la discrimination des Canadiens Français et qui a fait amplement couler d’encre. Hier encore, c’était un article sur le Nouveau-Brunswick dont une ville (80% Francophone) a désormais une loi pour afficher en Français pour les commerces. La loi, jumelée à l’autorisation par la ville de hisser le drapeau des canadiens anglais le 18 septembre, jour de la capitulation du Québec aux anglais, a provoqué la controverse.

On se concentre sur les différences plutôt que de capitaliser sur la diversité et les affinités. C’est franchement décevant. Un enseignant d'anglais autrichien m'a dit lorsque j'étais à Innsbruck: "Les USA sont comme un point de convergence où toutes les cultures s'agglomèrent en désorde pour finalement aboutir à un portrait aux contours flous et au contraste effacé. Les Canadiens gardent leur différences culturelles et les harmonize dans une mosaique multicolore." Si seulement c'était aussi simple.


La vérité est que les Belges, les Français, les Suisse, les Espagnols, les Acadiens, les Allemands, les Arabes... ont tous des régions avec des dialectes, voire des langues, très différentes. Ça créé des perspectives différentes, des dissensions, mais ça enrichie le caractère et diversifie la culture d'un pays. La langue est le premier système de classification et structuration de la pensée. À même titre que la musique et les mathématiques qui servent à communiquer des éléments plus abstraits et sans doute plus universels, connaître plusieurs langues permet de s'ouvrir sur le monde et d'étendre la portée de notre compréhension et de nos actions.

Bon bref, le Canada est aussi symbole de paradoxe intriguant vue de l’extérieur. Je fais ici référence à nos unités de mesures. Je me suis amusé à plusieurs reprise d’expliquer comment, au Canada, la température de l’air est en Celsius, mais que celle de l’eau dans la piscine est en Fahrenheits, comment les quantités alimentaires sont indiqués en volume (c. à t., c.s., etc…), le poids d’une personne est en livres, les distances sont en mètres mais les dimensions sont en pouces. À cheval sur le système international et impérial, le système de mesure Canadien est à l’image de son système politique semi-monarchique : c’est un ramassis de conservatisme et de progressisme, de vieux et de neuf.

De tous les moyens de communication, le sport est certainement le plus puissant. Avec l’événement de la coupe du monde en Europe, c’en était flagrant. Les BeerGarten sont pleins, les cafés sont bondé, les écrans publics animent les fans, crée de massif rassemblement de couleurs, de drapeaux. C’est la fête. Ici, le travail arrête, on prend une longue pause et on regarde le match. Lors du match de la finale FIFA, j’étais dans le train et à mon arrivé à Zurich j’ai pu voir dans le milieu des rues des gens figés, fixant l’écran d’un café, d’un resto, d’un bar. Des dizaines, des centaines, des milliers de rassemblements similaires ont certainement pu être observé dans le monde lorsque l’Espagne a réalisé la prédiction du poulpe allemand. La coupe du monde est un événement unique, où les gens se réunissent à une échelle difficilement concevable. 208 pays sont membres de la FIFA, les violentes manifestations politiques à Haïti ont même eu un répit d’un mois durant la coupe. C’est comme si le monde entier mettait à pause la réalité immédiate pour se concentrer sur un seul sujet : le football (soccer). Toujours pas convaincu ? Dites-vous que les Nations Unies ne comptent que 192 pays…

En direct du vieux continent, je n’ai rarement été aussi aguets et conscient de ce qui se passe au Québec et au Canada. C’est étrange, mais pas tant que ça; car aussi loin j’irai, c’est bien ce pays hivernal qui capture mon attention, vu d’un angle Européen.

Germany.jpg

Millier de fans au match de la coupe du monde 2010 Allemagne vs Angleterre à Dresden



English version

Well, in my previous posts, I talked to and fro of the reason why I write. It's good, but that has no connection with Europe. Let's come back to the real thing!


Side note: I was asked "Why do you like to be read? Answer: It is not so much be read to keep in touch with my friends in Montreal. It's like posting pictures on Facebook. Why do people put pictures on Facebook? To tell everybody: "I was there, I did it. "




In the school books of the world, it says that in Canada there are forests everywhere, there are indigenous, that Quebec is the odd sheep and that on average it is -6 ˚ C. There's nothing to be surprised. Everywhere, the "non-Canadian" people always say it's cold in Canada, so I believed them. Judging by the temperature in Quebec, I thought: "Oh, it's pretty hot everywhere else! Must be 30 degrees in summer and something like-5C in winter (because -5C it's a good number). But in fact nobody really knows what the Canadian temperature is because textbooks do not specify that the actual inhabited part of Canada has a weather that is quite nice.

The reality is that we have the reputation around the world to know everything there is to know about the cold, snow, ice and winter. As seen from the outside, the Canadians play hockey, live in extreme and endless winter conditions. He never gets cold and has animals on its currency, because... you know... Canada is a wild country! One day I walked around a frozen lake with friends, one of them asked if the lake is frozen enough to walk on. Automatically, all eyes turned towards me, systematically thinking I was knowledgeable on this matter.

Quebec is also being talked about a fair bit! Travelling across Canada and the United States, I was often asked: "Ok, so what's the deal with 'kouebec' ?". Same story in Europe, it raises interest. Again, I thought, 'If the world is so interested on this matter, it must be that Québec is a peculiar case, with french-speaking people in an ocean of english-speaking people. But it's not true. The small Quebec is not an isolated case.

After decades of discussion on language, it still is a hot topic. The newspaper Le Devoir has an article on the French language in Quebec every week. To begin with intense comparison to Belgium and his new political party in power gearing towards a gradual separation of the Flemish and French. Then the G20, which is not related to French-Canadian discrimination. Yesterday, there was an article about a city
(80% French) in New-Brunswick now has a law to display in French for businesses. The law, coupled with approval by the city to hoist the flag of English-Canadian on September 18th, the day of the capitulation of Quebec to the English, has caused controversy.


We focus on differences rather than capitalizing on our diversity and affinities. It is frankly disappointing. A Austrian english teacher told me on my stay in Innsbruck: "USA are like a melting point, where all cultures are put together and messed up, so that all the differences kind of get blurred, all are "US-americans" then. The canadians keep their cultural differences and harmonize in a colorful mosaic." I don't think we quite there yet.


The truth is that the Belgians, French, Swiss, Spanish, Acadians, Germans, Arabs ... all have areas with dialects and even languages that are very different. It created various perspectives, certainly dissensions, but it enriched the character and diversified the culture of the country. Language is the first system of classification and structuring of our thoughts. In the same way that music and mathematics are used to communicate more abstract elements and perhaps more universal, knowing several languages is key to reach out and extend the scope of our understanding and our actions.


OK, but Canada is also a symbol of intriguing paradox. I refer to our units of measurement. I always enjoyed to explain how, in Canada, the air temperature is in Celsius, but that water of the swimming pool is in Fahrenheit; how food quantities are indicated by volume (table spoon, etc ...), the weight of a person is in pounds; the distances are in meters but the dimensions are in inches. Straddling the international system and imperial system seems to be the Canadian way of doing things (referring to our semi-monarchical political system), a mix of conservatism and progressivism, old and new.

Of all the communication means, sport is undoubtedly the most powerful. With the advent of the World Cup in Europe, it was just that obvious. The BeerGarten were full, the cafes were crowded, public screens for the fans in a massive collection of colors and flags. It's party time. Here, the work stops, people take long pauses and watch the game. In the final match of the FIFA, I was on the train and on my arrival in Zurich, I saw frozen people in the middle of the streets, staring at the screens of cafes, restaurants, bars. Dozens, hundreds, thousands of similar gatherings have certainly happened all over the world when Spain has achieved the final prediction of the German octopus. The World Cup is a unique event where people gather on a scale hardly conceivable. 208 countries are members of FIFA! Even the political manifestations in Haiti had a respite of one month. It is as if the world would put on hold the immediate reality to focus on one topic: football (soccer). If you are not yet convinced, consider the fact that the UN only count 192 member countries...



Live from the old continent, I've rarely been so alert and aware of what is happening in Quebec and Canada. It is strange, but it make sense, because as far I go, it's still that wintry country that captures my attention, seen from a European perspective.

dimanche 4 juillet 2010

Where is Rémi 2.3 - Une ère d'encre virtuelle

J'ai la réputation d'être en retard la plupart du temps... Certains diront qu'il s'agit d'un manque d'organisation, d'autres diront peut-être que c'est pour avoir l'air cool. Mais en réalité...

...les scientifiques du monde entier n'ont jamais pu l'expliqué.


Voici donc un courriel, dû et mûre depuis bien trop longtemps.

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English Version follows


Dans Le Devoir il y a quelques temps, une jeune élève du secondaire s'exprimait ouvertement sur la réforme et la qualité du français enseigné et ce, paradoxalement, dans un français épuisant à lire tant le sens et l'orthographe y sont décousus. J'ai trouvé les commentaires du chroniqueur pertinents puis un autre chroniqueur s'est attaqué au premier, avec de nouveaux points, et une perspective radicalement différente.

Naïvement, je me suis laissé convaincre, puis re-convaincre. Baloté ainsi d'un côté, puis de l'autre, comme dans un bateau, j'ai eu le mal de mer. L'opinion, c'est pas pour moi.

L'expression écrite a toujours été plus facile qu'à l'oral. Ch't'un gars timide, voyez-vous.

L'histoire de mon histoire écrite va à peu près comme ça:

- Tout jeune, j'ai pensé devenir dessinateur de cartoons. Ça a duré un jour.

- Par après j'ai voulu écrire un journal, parler de ce qui m'arrive à un lecteur inexistant. Une fois encore, écrire étais juste trop d'effort, ça a duré un moment. De temps en temps, en faisant le ménage de ma chambre, je retombe sur ce journal écrits quelques années plus tôt, ça me serre drôlement au coeur à chaque fois, de repenser au moment où j'écrivais et aux événements que je racontais avec une perspective différente.

- Quand je suis parti vers l'Ouest Américain, j'ai pensé écrire un journal encore. C'est étonnant à quel point c'était simplement frustrant que de ne pas être capable d'y écrire quoi que ce soit de façon cohérente. Et pourtant je continuais à écrire, c'était important. Ça l'est toujours. Parce que je veux garder des traces, de mes pensées, de mes aventures et décisions saugrenues, de mon parcours.

- Cet automne encore, j'ai joué à Amélie Poulin lorsque j'ai trouvé un petit carnet de moins de 20 pages dans ma chambre à Montréal. Il s'agissait de l'histoire d'une certaine Rosemary qui vivait sur une ferme en Irlande et qui a immigré au Canada, vécu comme les premiers colons dans un endroit isolé des prairies. Elle raconte ses liens de parenté, son petit-fils qui est parti en Australie, de sa famille installée en Alberta. Je me suis longtemps demandé comment ce livre est arrivé dans un appartement du centre-ville montréalais...


Des Traces
Je garde des traces donc pour moi, mais surtout pour celui qui vagabondera sur Internet, celui pour qui ce que je dis et écris à autant de sens que pour moi à l'instant où je l'écris. Je le fais pour la même raison que mon grand-père m'a offert un petit livret il y a quelques mois. Le livre raconte sa vie, étape par étape, en mettant l'accent sur certains événements qui ont influencé son parcours. Ça fait réfléchir pour la peine, ça c'est sûr! Réfléchir à ce que ma vie aurait été si...

Alors j'écris quoi? Ce que je mange, là où je dors? hum...?? Alors peut-être des infos randoms sur les endroits visités? À quoi ressemble Munich, ou comment l'un des plus grand château médiéval du monde se trouve à Prague? Bah, Wikipedia...

Non, ce que j'écris est d'abord orienté vers des trucs qui sont mémorables et qui seront intéressants à lire et à re-lire. Le jet original de la plupart de mes messages sont écrit à la main, je gribouille, cherche des mots, des références pour être sûr que je ne conte pas de "mentries", je m'informe sur ce qui arrive dans le monde et je le compare à mes aventures, à ce que je pense. En fait, je me suis mis à lire le journal à cause de mon blog :S. Je compare, je stylise, j'oxymore, je métaphorise et néologise.


Le monde connecté
Deux jours avant mon dernier exam à DTU, j'ai reçu un mail. Une inconnue vagabondant sur le net est tombé sur mon blog et a pris le temps de m'écrire que c'était bien écrit. J'étais surpris, et plutôt content. Ça ma fait pensé à ce que quelqu'un m'a dit à propos de la vie: ce n'est qu'une série de porte qui s'ouvre et se ferme.

Cette inconnue n'était en fait pas étrangère. Il s'agissait d'une fille avec qui j'ai voyagé en Italie il y a 7 ans. C'était tout un choc, une porte s'était réouverte.


Merci de me lire, je crois que c'est vraiment ce que j'essaie de dire ici.


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English


I have the reputation of being late... Some would says that it's a lack of organisation, others might think it's just to look like I'm cool. But really...

... Scientifics of the world were never able to explain it.


So, here comes my latest post, long-awaited and way overdue.

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In the newspaper "Le Devoir" recently, a young high school student openly criticized the reform and quality of french teached at school in a letter. Paradoxally, her french was desperately hard to understand so much the orthograph and the grammar was torn appart.

I thought the columnist's point of view about the young girl and the quebec kids was smart but then another journalist replied to the first one, and his points were just as clever and well-thought though quite different.

Reading this, I got convinced and re-convinced. I feel just like I'm on a boat pitching on one side to the other, eventually getting sea-sick. I feel so naive sometimes...


The story of my writting skills probably looks like that:

- Young, I thought about drawing cartoons. It lasted a day.

- Later, I thought about writting a personal journal, telling my day-to-day story to an fictional reader. Once again, it was just too much effort and discipline, it lasted a little time. Sometimes, I fall on it when cleaning my room and I read it again. It feels weird each time, to think back of my life at the time when I'd have written this, with a different perspective.

- When I left for California, I thought about writting a journal again. It's surprising how much it was just so frustrating not to be able to write anything coherently, to sort out my toughts. Though, I continued writting and drawing, it was important. It always is. I want to keep tracks of my thoughts, of my ridiculous adventures and decisions, of my path.

- Las fall again, I played at Amélie Poulin when I found a little booklet of less than 20 pages in my room in Montréal. It was the story of a certain Rosemary who was born in Ireland and then moved to Canada, lived on a little farm isolated in the prairies. She wrote about her parents, her children and grand-children. She'd write about her grand-son who left for Australia a little bit and then came back many months after. I always wondered how this book got into my room, downtown Montréal. Maybe when I go to Alberta, I will know...


Tracks
So I decided to keep tracks. Tracks for my older me but also for the one wandering on the Internet, for who those words will make as much sense as it does to me when I write them. I do it for the same reason as Rosemary or my grand-father, who gave me a little booklet few months ago about his life. It talks about his life, steps by steps, stressing some important turns of his life. It makes you think a whole lot, that's for sure... Think about what my life would have been if...

So, what do I write about? What I eat? Where I sleep?
Maybe I'd write about random stuff I've learned at the place I visited? What Munich looks like, or how Prague has one of the biggest medieval caslte of the world?

Nope, what I write about is oriented towards stuff that I want to remember and that will be fun to read or re-read. When I write these message, I usually write them first on paper, I draw, strike out, look for words, look for reference to make sure I don't say lies, I read on what happens in the world and compare it to what I think, what I see.
Actually, started to read newspaper because of my blog :S I compare, stylise, oxymorize, metaphorize, neologize.



The world connected
Two days before my last exam at DTU, I received a mail. A stranger was wandering on the Internet and got onto my blog randomly and commented to say it was well written. I was suprised and happy about it. This made me think of what somebody once told me about life: it is a series of doors you open and close.

That person on my blog, she was not a stranger. It was a girl I travelled to Italy with 7 years ago and didn't keep in touch. It was a shock. A door had just reopened.


Thanks for reading, I guess that's really what I'm trying to say.

samedi 15 mai 2010

Where is Rémi 2.2 – Dans la forêt


The english version follows


Quand j'avais 14 ans, je suis allé dans un camps de vacance appelé “Anglofun” près de Stukely. J'y étais resté une semaine et c'était génial. La vie en camps de vacance c'est souvent la même histoire: tu connais personne, tout est nouveau, tout est grand et tout est différent. On s'y fait de nouveaux amis très vite et on devient complice rapidement.


Je me rappelle de l'une de mes dernières journées au camps, il y avait un jeu dans la forêt: aller chercher le drapeau de l'équipe adverse et le ramener dans son camps. Pour éviter de me faire capturer par l'équipe adverse, je me suis éloigné du sentier. Mais je n'ai jamais trouvé le camps adverse. Le jeu s'est terminé et je n'avais pas entendu le coup de siflet; ce n'est que lorsque j'ai vu que la nuit allait tombé dans une heure au maximum que j'ai réalisé ma situation. J'ai donc rebroussé chemin, j'ai tenté de rejoindre le chemin que j'avais quitté, mais les sentiers ne débouchaient plus comme ils le devaient, les choses n'étaient pas exactement à leur place. J'ai compris que j'avais perdu mon orientation en cours de route, que je n'étais pas là où je croyais. Autour de moi s'étendais une forêt de plusieurs kilomètre carré. Je n'étais pas bien loin du camps, mais je pourrais prendre la mauvaise direction et trop m'éloigner. Je n'osais plus avancer, je ne voulais pas reculer non plus, il me fallait un point de repère. Sans mes amis, il me fallait me débrouiller avec ce que je connaissais. Je me rappelle encore m'être mis à crier le plus fort possible à plusieurs reprise en espérant être entendu. Je me souviens aussi que, lorsqu'il s'est mis à faire suffisemment noir pour que je ne vois plus très bien, j'ai penser à réunir de longues branche morte avant que je ne puisse plus les voir pour me couvrir en cas de froid et de pluie. Puis je me suis tût. J'ai retenu ma respiration et j'ai écouté. Un sifflet! On sifflait! Je me suis mis à courir, m'arrêtant de temps en temps pour écouter si le sifflement était bien plus fort puis repartait. Quelques minutes plus tard, je débouchais sur un large terrain tondu. Une petite maison sur le côté et plus loin, une cabane familière, le lac, le feu les amis! Cette fois là, j'ai eu peur. J'ai eu peur de l'inconnu, d'aller dans la mauvaise direction, trop loin, hors d'atteinte; peur de ne pas savoir comment bien réagir, de ne pas retrouver mes amis.



C'est quoi la vie quand on est en échange? C'est un peu comme ça.


On arrive dans un nouveau lieu, on se fait des amis rapidement, tout est nouveau, tout est beau, tout est différent. Mais la vie à l'étranger, c'est étranger, c'est inconnu. Des situations nouvelles arriveront, comment réagirai-je? Et les amis, ils sont loin, les amis.


Mais on finit par s'y habituer que de vivre à l'étranger, et c'est ça un peu le but; d'avoir quelque chose d'intéressant, de nouveau à jongler avec. C'est pour ça que j'aime mieu vivre ailleurs que de voyager. Vivre ailleurs est distrayant et rafraichissant, on prend le temps de vivre et de profiter des choses biens.


C'est pour cette raison que j'ai décidé de rester en Europe plus longtemps. J'ai appliqué pour un stage en Suisse pour une compagnie spécialisé en génie électrique (ABB). Le stage durera un an, je serai donc à l'étranger jusqu'à l'été 2011. C'est emballant et très excitant pour moi qui aime la randonnée, la nature, les montagnes, le chocolat et l'Europe.


Pour ce qui est des préparatifs, et bien le hasard veut que ma transition entre le Danemark et la Suisse se fasse de la façon la plus délicate et agréable que possible. Ce qui fait que j'aurai mon dernier examen à DTU le 31 mai à 8h20am et que mon premier jour de travail chez ABB est le 1er Juin, à 9am.


Il me fait rire le hasard... hilarant!



Note: J'ai voulu mettre une photo de moi à 14 ans, mais je ne l'ai pas ici. Plutôt, j'ai cherché "Rémi Dion" sur internet dans les photos. À ma grande surprise, j'étais le premier "Rémi Dion" dans les photos, puis après c'était juste de photo de Céline ou de Stéphane.

Activité le fun suggérée pour procrastiner: Voir si vous êtes "Googlable" :D


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English Version


Where is Rémi 2.2 – In the forest



When I was 14, I went to this camps called « Anglofun », close to Stukely in the South of Québec. I stayed there a week and it was great. Life in a summer camp is usually always the same kind of deal: you know nobody, evertything is new, big, tall, different. We make friends in a blink and connect quickly.


I remember, it was one of the last days, there was a game in the forest: the point was to get the flag of the other team and come back with it. To avoid being caught by the other team, I went off the beaten path. But I never got to the flag. The game ended and I didn't hear the whistle. It's only when I saw that there was a little less than an hour before sunset that I realized what was happening. I decided to come back the way I cam and tried to reach the path I had left, but the trails were not the same, things were a little different. I then understood I was lost, I wasn't where I thought I was and I could start walking in the wrong direction. Around me, the forest spreads several square kilometers. I wasn't far from the camp but I didn't want to go deeper in the forest. I wouldn't go forward, nor backward. I was stuck. Without my friends around, I had to deal with this by myself: I remember starting to shout as loudly as possible, but nobody would hear. I also remember that when the sky got dark enough I started to think bringing together branches before I couldn't see anything so that I would have something to shelter from rain and cold. And then I fell silent. I even stopped breathing anActivité le fun suggérée pour procrastiner: Voir si vous êtes "Googlable" :D

d I listened. A whistle! Whistling! I started running, pausing sometimes to make sure the whistling was closer. Few minutes later, I ended up under the stars on a large open-air field. There was a house on the side, and a cabin a little further, the lake, the fire, the friends!

When I think back of this, I know I was really scared. Scared of the unknown, of going in the wrong direction, too far, out of reach; scared of doing things wrong and not seeing my friends again.



Life in abroad, what it's like? It's a bit like that.


We arrive somewhere new, we make friends quickly. Everything is new, pretty, different. But life abroad is meant to be this way. New things will happen, how will I deal with it?

And the friends, they're far, the friends.


But the unusual becomes normal. It's the whole point: to have something interesting to joggle with until it becomes natural. Life abroad is distracting and refreshing, by taking the time to live and enjoying good things.


This is why I have decided to stay in Europe a little longer. I have applied for an internship in Switzerland (ABB). The internship will postpone my studies by one year as I will come back only in summer 2011. This is exciting and thrilling for me who loves hiking, nature, mountains, chocolate and Europe.


Concerning the moving out/moving in, life has a funny way to make my transition from Denmark to Switzerland as smooth as possible: my last exam is an oral presentation on Monday May 31st at 8h30am and my first day of work is on Tuesday June 1st at 9am.


Life's funny... SO funny, right?


Note: I thought of putting a photo of my 14-year-old self but I don't have any here. Instead, I looked for "Remi Dion" on Google in the Picture tab. To my surprise, I was the first one of the picture shown; after, it was mostly Céline and Stéphane Dion.

Fun Activity ideal to procrastinate: See if you are "Googlable" :D